[CONCEPTION #3] Favoriser un paysage sonore qualitatif

Dès 2015 lors de la création de la ZAC de Pré Billy, le Grand Annecy lance une étude acoustique qui sera réalisée par le CEREMA. Cette étude permet de poser les bases des différentes nuisances, notamment liées à l’autoroute et au projet de déviation, et vient ainsi encadrer la conception du quartier.

Les choix faits traduisent une réponse à deux objectifs principaux :

• réduire la pollution sonore*
• créer une ambiance sonore qualitative

*La pollution sonore est principalement issue des sons anthropiques (sons créés par les activités humains), à l’image de la circulation routière.

Réduire la pollution urbaine

Implantation des bâtiments et formes urbaines

Implantation d’aménagements réduisant la propagation du son

• Front bâti important le long de la nouvelle déviation (îlot A)
• Merlon de terre (couplé à terme avec la création d’un équipement intercommunal sur la réserve foncière à côté de l’îlot K)
• Front bâti important le long des voiries structurantes (route de la Ravoire et route de Genève)
• Recul des bâtiments d’habitation vis-à-vis des voiries

Occupation des locaux adaptée

• L’îlot A est composé de tertiaire et donc moins sujet aux nuisances générées par la nouvelle déviation
• Les rez-de-chaussée du front urbain de la route de la Ravoire et de la route de Genève sont dédiés aux commerces et aux services

Limitation de la place de la voiture

Réduire l’impact des espaces routiers

• Création d’une seule voirie sur le projet (et utile aux seuls habitants du quartier)
• Passage du quartier et des routes adjacentes en zone 30
• Entrées des bâtiments depuis l’intérieur des îlots

Favoriser les modes doux et le parc électrique

• Quartier 100% PMR
• Nombreux cheminements piétons et cycles avec des aménagements adaptés (bancs, portes-vélos, …)
• Implantation d’une borne de recharge électrique et d’une borne citiz
• Accès facilitée aux transports en commun (bus, train)

Conception paysagère adaptée

Des aménagements paysagers réducteurs de bruits

• La présence de nombreuses haies multi strates permettent la création d’un écran acoustique entre les différents pieds de bâtiments
• La présence de nombreux arbres permettent en partie la création d’un écran acoustique entre les bâtiments
• Présence des espaces récréatifs et semi-naturels au cœur du quartier permettant l’absence de voiture (et de ses nuisances) dans le périmètre proche
• Diversité des essences végétales du site et des odeurs générées (des études démontrent un lien entre lier les nuisances sonores et les nuisances olfactives, et inversement une amélioration de la perception du bruit grâce à la qualité olfactive d’un lieu)

Entretien des espaces verts

• Gestion par une ASL commune de l’ensemble des espaces verts et communs privés permettant un entretien concentrée sur une courte période et réduisant ainsi les nuisances ponctuelles sur l’année
• Gestion écologique des espaces verts sur l’ensemble du quartier (peu d’interventions et regroupées sur des périodes favorables pour la reproduction de la faune)

Favoriser la qualité sonore du site

Créer une ambiance sonore

Valorisation et création de sons naturels

• Noues paysagères (bruit du ruissellement de l’eau)
• Goléron (bruit du ruissellement de l’eau)
• Arbres et haies (bruit des feuilles)

Favoriser l’accueil de la faune

• Maintien d’habitats favorables à la présence et à la reproduction de l’avifaune (chants des oiseaux) : zones humides et ripisylve
• Création d’habitats favorables à la présence et à la reproduction de l’avifaune (chants des oiseaux) : arbres, haies, …
• Maintien et création d’habitats favorable à la faune : prairies en fauche tardive, haies, arbres, zones humides, ripisylve, …

La trame blanche : le son comme composante du potentiel de biodiversité d’un site

On décrit la trame blanche comme étant « formée de continuités écologiques silencieuses » (Institut de l’Écologie et de l’Environnement de Paris).

L’objectif est de mettre en place, par la préservation ou la création de milieu ainsi que des aménagements spécifique, une continuité de zones où la qualité sonore permet à l’ensemble de la faune de communiquer et percevoir facilement (on estime ce niveau sonore entre 40 et 60 dB).

L’étude du CEREMA en 2015 a permis de projeter l’impact des aménagements sur l’amélioration de la qualité sonore du site (voir carte ci-dessous). depuis cette date, de nombreux aménagements ponctuels ont été rajoutés afin de tendre à une amélioration entre plus importante (densification de la végétation, modification de certaines implantations et hauteurs de bâtiments, …). Le projet est aujourd’hui très majoritairement situé dans une fourchette de dB comprise entre 40 et 60.

Ainsi, le projet de Pré Billy s’inscrit comme un site à fort potentiel écologique du point de vue sonore. Cela est notamment permis par un fort parti pris dès la conception (confirmé par l’obtention du label EcoQuartier étape 2 récemment et celui de biodivercity@ready en cours) mais aussi d’une gouvernance partagée et d’acteurs impliqués. Cette promulgation de la biodiversité est par ailleurs abordé dans un article précédent.